Ce n’est pas un scoop, après la guerre contre les sucres cachés il y une vraie guerre déclarée contre les pesticides.

Au départ, on pensait qu’en Suisse on était « pas si mal loti » et que notre pays faisait mieux qu’ailleurs… Vous avez peut-être privilégié une alimentation locale (non BIO) en pensant bien faire. On a tous nos petites habitudes avec des préférences en ce qui concerne les grandes surfaces, en fonction de leur réputation sur les produits frais et de qualité.

Seulement voilà, à chaque fois qu’on pense bien faire il y a un scandale pas loin prêt à éclater. Ça n’a pas manqué à la règle. Ce mois, le magazine « Bon à Savoir » s’est penché sur la question et à révélé les résultats d’une étude plutôt inquiétante…

 

Des pesticides retrouvés en grande quantités dans de nombreux fruits et légumes

C’est apparu dans le magazine Bon à savoir n.9 (septembre 2018), un test plutôt inquiétant qui traque plus de 500 insecticides, fongicides et herbicides dans nos fruits et légumes. Pour cela, ils ont sélectionnés 40 fruits et légumes (non BIO) dans différentes grandes surfaces tels que: Lidle, Aldi, Coop, Migros, Manor, Spar, Volg et Denner qu’ils ont fait analyser.

Mauvaise surprise, seul 7 de ces échantillons ne contenaient aucune trace de pesticides ! Dans les autres, les experts ont trouvé pas moins de 41 substances différentes. 11 échantillons ont révélé une quantité infime (en vert clair ci-dessous).

Ce qui est problématique ? C’est que l’on ne connaît pas les effets de tels cocktails sur notre santé à long terme. Les quelques risques connus pourraient être : irritation de la peau, réactions allergiques et potentiellement cancérigène. Sans compter qu’avec de telles substances, on nuit clairement à l’environnement.

Manipulation de la part de l’industrie agrochimique

Certes, la plupart des échantillons respectent la limite de concentration autorisée. Cependant, cette valeur se base uniquement pour 1 seule substance. Comme le prouve ce test, le problème c’est que certains fruits et légumes en contiennent plus de 40 !

L’industrie agrochimique se fou littéralement de nous. Du fait qu’ils respectent la limite légale, ils jouent là-dessus pour en balancer plusieurs et nous infliger un cocktail chimique parfaitement légale.

La solution ? Qu’une nouvelle norme entre en vigueur avec un seuil visant à limiter les pesticides dans leur totalité. Mais cela est loin d’être gagné, vous vous en doutez certainement, ce n’est pas dans l’intérêt des lobbys de l’agrochimie. Et qui tient les reines dans l’histoire selon vous ?

pesticides suisse

La Confédération voudrait revoir à la hausse les seuils de 25 pesticides

Maintenant que l’on sait tout ça, on a du mal à comprendre certaine décision de la Confédération qui voudrait revoir à la hausse les seuils de 25 pesticides en Suisse. Non vous ne rêvez pas, le gouvernement fédéral a l’intention d’augmenter la limite de ses pesticides dont le controversé glyphosate. C’est apparu cette semaine sur le site internet de la RTS.

Nous avons pu prouver scientifiquement que cette augmentation n’aura aucun danger pour l’environnent

Citation plutôt ironique quand on sait que les cours d’eau Suisse ne respirent pas la propreté, les teneurs en pesticides y dépassent souvent les valeurs limites autorisées.

Autre citation étonnante :

 » En augmentant les valeurs en pesticides, les cours d’eaux reviendraient propres »

Une question me vient alors en tête… A-t-on vraiment besoin de nuire davantage à la planète ?!

fleurs

Photo: Vladimir Cochet

 

Passer de concomm-ateur à consomm-acteur

Suite à ces tristes nouvelles, je suis partie à l’enquête des consommateurs conscients dans le but de vous proposer quelques solutions si vous aussi, vous êtes en quête d’une assiette clean.

Comment échapper à tous ces fameux pesticides ? Comment préserver notre environnement ? Comment transmettre les bons gestes aux générations futures ? Bref, comment devenir consomm-acteur ?

1 – Produits frais BIO

J’ai reçu beaucoup de réponses qui proposaient d’acheter du BIO. Un petit point s’impose à ce sujet.

Le BIO c’est quoi?

L’idée directrice de l’agriculture biologique est de produire en harmonie avec la nature. C’est une méthode de production agricole qui exclut le recours à la plupart des produits chimiques de synthèse et les organismes génétiquement modifiés, utilisés notamment par l’agriculture industrielle et intensive.

Il existe plusieurs labels, qui ne se valent pas tous contrairement à ce que l’on pourrait penser. Ecologie, bien-être des animaux, origines et conditions de travail sont entre autres des facteurs évalués entre les différents labels. En suisse, on retrouve plusieurs labels différents, dont voici un petit extrait:

Source: Farmy.ch

Il existe également un petit guide des labels alimentaires si vous souhaitez connaître les différentes appréciations de chaque label, sous forme de PDF.

Est ce que le BIO est 100% clean ?

La réponse est non. On a vu que tous les labels ne se valent pas. De plus, Bio ne veut pas dire que les produits ne contiennent aucun pesticides. La réglementation est différente, plus strictes et contrôlée, c’est vrai. Cependant, il n’est pas rare de voir dans certains pays une production BIO à côté d’un champs non BIO ce qui suscitent beaucoup de questionnement.

Le BIO est une bonne alternative que l’on considère comme « moins pire » que le reste. Une garantie qu’on retrouvera moins de chimie dans nos assiettes.

Gardez en tête que certains agriculteurs ne certifient pas leurs productions aux normes Biologiques mais respectent la nature sans avoir recours à la chimie. Il y a un gros marché dernière tout ce concept et comme à chaque fois, le nerf de la guerre c’est l’argent !

 

2 – Circuits courts

Une bonne façon de garder la main sur le contenu de son assiette, c’est de favoriser les circuits courts. Plus on s’éloigne d’un périmètre alentours, plus on perd en traçabilité. Outre la traçabilité, c’est un vrai problème d’empreinte de carbone de consommer des produits étrangers que l’on trouve dans nos régions. Vous vous demandez peut être pourquoi les carottes Suisse sont plus chers que celles de nos pays voisins ? Les salaires ne sont pas identiques, parfois les conditions de travail (normes, exigences, social) non plus. Privilégier les produits de la région, c’est valoriser le travail des agriculteurs en garantissant une rémunération décente.

On évite le plus possible d’intermédiaire. Comment ? En allant au marché par exemple ou en vous rendant directement chez le producteur.

légume marché

 

3 – Savoir comment sont traités les fruits et légumes

Maintenant que vous privilégiez les circuits courts, ce qui devient intéressant c’est de savoir comment sont traités les fruits, légumes et céréales que vous achetés. Cela demande un peu de temps pour se construire un réseau qui correspond à notre éthique.

Nous avons commencé par faire le marché le samedi matin, et de fil en aiguille nous avons tissé des liens avec différents producteurs et artisans. Nous avons trouvés quelques exemple de paysan qui ont fait le choix de ne pas labelliser leur exploitation mais qui n’ont recours à aucun traitement chimique. Dans notre carnet d’adresse, nous avons donc d’un côté des producteurs certifiés et d’autres pas. Tous correspondent à notre sensibilité et notre vision du respect de l’environnement.

 

4 – Des e-solutions transparentes

On est bien conscient que pas tout le monde a le temps ni la possibilité de rencontrer les producteurs de sa région. Ou quand on en trouve un parfois il manque des articles que l’on aimerait bien retrouver dans sa cuisine. Pour remédier au problème, on peut compter sur des marchés frais en ligne tel que Farmy.ch qui regroupe des produits régionaux et biologiques. Ils livrent votre panier directement à domicile da façon responsable.

Le concept est simple : soit vous faites vos achats soit vous sélectionnez un panier composé par leur soin. Les articles choisis passent directement du producteur à votre maison, sans intermédiaire. Ce qui garantit fraîcheur et qualité.

En plus des fruits et légumes, vous pouvez trouver des céréales, de la viande, des fleurs, des produits laitiers, des boissons, des préparations artisanales et bien d’autres encore !

C’est un concept pour lequel nous adhérons depuis maintenant plusieurs mois.

 

5 – Faire son propre potager

Pour ceux qui ont la chance d’avoir un morceau de terre à disposition, nous ne pouvons que vous inviter à tenter l’expérience d’un petit potager.

La première fois, ce fut très expérimental et je vous avoue que c’est toujours le cas aujourd’hui. La nature nous apprend chaque année de nouvelles choses et aussi nous donnent de nouveaux challenges. Avec un peu de patience et beaucoup d’amour, tout le monde peut se lancer dans la création d’un potager. Peut-être aurez-vous un voisin ou un membre de votre famille pour vous guider dans vos premiers pas ?

consommer bio

Sachez qu’il existe aussi beaucoup de tutoriels disponibles en vidéo sur internet et plusieurs guides pour bien démarrer.

Au final, c’est une immense satisfaction de pouvoir récolter ses propres fruits et légumes que nous avons vu pousser, que nous avons entretenus et chouchouter.

Sans compter tous les bienfaits que procurent le fait d’être en contact avec la nature, de s’oxygéner, de choisir ce que l’on fait pousser.

La nature est abondante et généreuse, je crois que c’est notre devoir de la préserver, chacun à son échelle avec son niveau de conscience, pas seulement aujourd’hui pour nous, mais aussi demain pour les génération futures.

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